Oublier
Jusque là je gérais
le bon le flou le mauvais
longtemps plus ou moins équilibrés
mais ce soir je n’ai plus de force
le mauvais revient plus souvent qu’à son tour
je vois ce ciel noir à jamais
pas la moindre étoile pour me guider
même la lune ricane et me tourne le dos
je longe la rivière blême
elle me parle d’oubli
quel joli mot vous ne trouvez pas
je croise des bateaux
moi l’oubliée des quais
par automatisme j’agite la main
et eux les heureux me sourient
puis m’oublient
je voudrais qu’ils m’invitent
à naviguer vers la joie
mes peines trop lourdes à porter
les feraient couler
les heureux savent reconnaître
les coeurs lourds
ils font semblant de ne pas comprendre
enveloppés de musique
ils continuent leur route
combien de temps encore traînerais-je ma peine
la rivière blême murmure
oublie oublie oublie oublie……….