la vengeance par le rire

Publié le par reinette

La petite fée se blottit derrière le gros chêne, le dernier de l’allée sous lequel s’arrêtaient toujours les joggers pour souffler une dernière fois. L’ange, sa marraine, lui avait bien dit que c’était l’endroit idéal pour ne pas manquer sa cible.

 

C’était sa première mission, elle n’était fée que depuis peu. Jusque là, elle était encore une petite fille vive et enjouée dans la maison de sa mère.

 

Son père, elle ne l’avait jamais connu. Sa mère lui avait parlé d’un homme important, très important. Elle lui avait promis de lui dire son nom quand elle serait grande.

 

Mais voilà elle ne sera jamais grande.

 

Un soir, alors qu’elle revenait tranquillement de l’école, une voiture lui a délibérément passée dessus

 

Des limbes où l’avaient entraînée les anges, elle voyait son petit corps sur lequel s’acharnaient les pompiers. Elle voyait sa mère en larmes et plus loin elle voyait aussi un homme qui avait les yeux fixés sur elle, un rictus lui étirait les lèvres. Elle sut que c’était son père, son père dont elle ne devait pas savoir le nom, elle sut aussi que c’était lui qui avait organisé sa mort.

 

Elle n’eut plus qu’une envie, celle de se venger.

 

L’ ange lui dit que non, que ce n’était pas gentil de vouloir se venger, mais qu’elle pouvait lui gâcher un peu la vie si elle voulait.

 

Voilà pourquoi , cachée derrière le gros chêne, elle attendait son heure

 

Elle n’attendit pas longtemps, à peine se présenta-t-il qu’elle s’élança et se cacha dans son cou. Elle lui fit des guili-guili qui lui fit rire aux larmes, il rit, rit, rit, tant qu’il eut du mal à regagner sa voiture.

 

Les gens se retournaient sur lui.

 

Elle le laissa souffler un moment. Elle attendit qu’il rencontre à nouveau quelqu’un pour recommencer.

Il se remit à rire sans en comprendre la raison.

Il riait tout le temps au bureau, à la maison, dans la rue, il riait partout et surtout en public.

 

Ne sachant pas pourquoi il riait, les gens le prirent pour un fou

 

Il vit des psychiatres, les plus grands , mais aucun n’en comprit la raison.

 

Il avala des pilules, des bleues, des blanches, des roses. Elles n’eurent aucun effet.

 

Il ne put plus travailler, sa femme l’oublia au fond d’une chambre au fond d’un couloir triste où personne ne venait le voir, Jusqu’au jour où la petite fée décida que c’était assez, qu’il avait payé.

 

Elle repartit dans les limbes, le laissant hagard et pantelant

Il guérit, mais ne sut plus rire et personne n’aima ce vilain bonhomme taciturne.

 

Publié dans nouvelles

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K
Un bien beau conte<br /> Bon WE
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L
Plein d'originalité et très bien raconté
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C
Très original ce texte.<br /> Bonne fin de journée.<br /> Christian
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