le petit ver tout nu mangé tout cru
La nuit venue,
Le petit ver tout nu
N’avait toujours pas trouvé d’abri.
Et l’air qui fraichit.
Passe un escargot
Avec sa maison sur le dos.
Me prendrez-vous, lui dit-il, dans votre maison,
Je vous chanterai une belle chanson.
Allez plutôt voir monsieur mulot
Qui vit là-bas sur l’îlot,
Il a une grande tanière.
Pas plus tard qu’hier,
Il m’a dit qu’il cherchait un locataire.
Son hospitalité est légendaire.
Le petit ver reprit sa route
L’esprit en déroute.
Passe une tortue,
Occasion inattendue.
Mais la tortue pressée
Refuse de l’emmener.
Il fait déjà nuit noir,
Et il est illusoire
De chercher encore.
Il n’a presque plus de force.
Une poule égarée,
De son œil aiguisé,
Tout de suite l’aperçut.
D’un coup de bec l’avala tout cru.
Évitez, à moins de nécessité,
De vous trouver la nuit venue,
De chez vous, éloigné.
Vous pouvez être mangé tout cru.