histoire de fantôme
Une nuit de grand clair de lune,
Une présence inopportune
Dans le jardin, d’habitude silencieux,
Troubla mon sommeil précieux.
D’une nature superstitieuse
Me vint l’idée fallacieuse
Qu’un fantôme rodait
Du côté de la roseraie.
Frissonnante et effrayée,
J’écoutais craquer la feuillée
Sous les pas hésitants
De mon fantôme furetant.
Je le voyais voletant,
De-ci, de-là se posant.
Dans la crainte de me laisser voir,
Même si je devais déchoir,
Je me cachais sous le lit.
Enveloppée dans le dessus de lit,
J’attendais le cœur battant
Que cet être dégoutant
S’en retourne sans me voir.
Aucune lumière ne traversait le noir
Qu’entretenait mes paupières fermées
Sur lesquelles j’appuyais mes poings serrés.
L’esprit battant la campagne,
J’imaginais des cranes
Dont les yeux me fixaient
Et me suppliaient.
A force de m’abrutir,
J’ai fini par m’endormir
Sous le lit, à même le sol.
Ma mère me traita de folle
Quand elle me découvrit au matin.
Sans écouter mon baratin
Me mit en garde contre mon imagination
Et mes élucubrations.
J’avais dix ans
Et m’inventait souvent
Des histoires de fantômes.