l'antichambre de la mort
Le matin après la toilette,
Assise près de la fenêtre,
Elle attend que le temps passe.
Chaque personne qui passe
Est autant de petits indices
Des heures qui filent.
Elle n’est plus que la spectatrice
Involontaire de la vie.
L’heure du déjeuner ramène une présence
qui la fait manger en silence
Sous prétexte de surdité
Ne prend pas la peine de lui parler.
Roulée à nouveau près de la fenêtre,
Dodeline de la tête.
L’après-midi est d’autant plus long
Que du temps elle en a perdu la notion.
Aucun bruit ne la dérange.
Plus rien ne lui paraît étrange.
Et quand vient la nuit,
Son corps depuis longtemps alangui,
Ne trouve même plus de repos
Tant elle a de bobos.
Dans l’antichambre de la mort,
Déjà elle dort.