le téléphone hanté (suite)
Marine et moi travaillions dans la même maison. Elle était à la comptabilité et moi au secrétariat.je n’arrivais pas à me concentrer sur mon travail, il fallait que je le dise à quelqu’un. J’ai dû attendre la pause du déjeuner pour lui raconter mon téléphone qui parlait tout seul. Elle crût que je lui racontais un gag et me répondit que cette fois je ne l’aurais pas.
Comme nous n’avions pas beaucoup de temps pour manger, je n’ai pas insisté et me suis dit que je pourrai toujours le mettre à la poubelle.
Oui, c’est ce que je ferai ce soir en rentrant,après tout ce n’était qu’un vieux téléphone.
La journée finie, je proposais à marine de venir passer la soirée chez moi autour d’une pizza.
Je pensais que si le téléphone sonnait, elle l’entendrait comme moi.
En route on acheta la pizza et on passa la soirée à discuter jusqu’à ce qu’il fut trop tard pour continuer. Je n’avais plus de prétexte pour la faire rester et le téléphone, bien sûr, n’avait pas sonné.
Je ne comprends pas pourquoi je ne l’ai pas jeté tout de suite. Je crois que j’ai pensé que c’était mon cerveau qui me jouait des tours.
Toujours est-il que j’ai été me coucher alors que le téléphone était encore sur la table de la cuisine.
Je venais à peine de m’endormir quand la sonnerie de ce satané téléphone se fit entendre.
Sans me lever, je prêtais l’oreille. Au bout de trois sonneries il s’arrêta ; j’allais me rendormir quand dring…… il se remit à sonner . D’un geste rageur j’ai ouvert la fenêtre et balança l’objet dans le jardin.
Le lendemain, j’ai voulu le mettre à la poubelle, il avait disparu.
Je me suis dit tant mieux.
La semaine suivante, une petite fête était organisée pour mon anniversaire et tous les amis sont venus avec des cadeaux.
C’est avec une joie indescriptible que je défaisais les paquets. Mes amis me connaissaient bien et ils avaient su trouver la petite chose sûre de me faire plaisir.
Bastien était arrivé en retard. il s’excusa en me disant que c’était la faute de son cadeau.
Il me l’offrit avec une grande jubilation.
Fébrile, je m’acharnais sur l’emballage. Bastien adorait faire les paquets cadeaux, il s’amusait à mettre des boîtes les unes dans les autres, ce qui vous demandait beaucoup de temps et amusait aussi tout le monde.
Quelle ne fut pas ma surprise de trouver dans la dernière boîte « mon téléphone » que j’avais balancé par la fenêtre.
J’étais sûre que c’était lui et non pas un autre, tout pareil.
oui, c’était bien lui.
Décontenancée, je tenais le téléphone comme s’il allait me mordre. Un air glacial tout à coup m’enveloppa. Marine lui dit que j’avais acheté le même au dernier vide-grenier
qu’en as-tu fais d’ailleurs me demanda-t-elle ?
Il doit être quelque part dans mon bazar qui attend d’être remis en état ou nettoyé lui répondis-je.
Je me secouais et embrassais Bastien pour son cadeau en lui assurant qu’il me plaisait.
Je ne trouvais plus aucun plaisir à ma soirée, qui d’ailleurs se termina plus tôt que prévu.
Les amis me croyant malade écourtèrent la fête.
Une fois tout le monde parti, j’ai rangé sommairement le désordre et laissant les cadeaux sur la table de la cuisine je filai dans mon lit.
Je me tournais, me retournais, impossible de m’endormir. J’étais à l’écoute de cette fichue sonnerie qui, j’étais sûre, allait se faire entendre et pire encore, de cette voix que j’entendais sans voir à qui elle appartenait. Je finis par sombrer dans un sommeil comateux et me réveilla très tard le lendemain.
à suivre...