l'esclavage d'aujourd'hui
Elle est montée dans l’avion
La joie dans le cœur.
Elle allait enfin pouvoir vivre bien.
Aller à l’école,
S’offrir des robes
Et aussi et surtout aider les siens.
C’est ce qui était convenu
Quand monsieur et madame X
Etaient venus la chercher chez ses parents.
Ils croyaient bien faire ses parents chéris,
Ils étaient heureux pour elle.
Monsieur et madame X
Représentaient sa chance
Et leur peine n’était rien
Contre son bonheur.
A peine arrivée
On l’enferma dans la cave,
Lui prenant de force ses quelques biens.
Une photo de sa petite sœur
Et son passeport tout neuf dont elle était si fière.
Dans sa robe légère
Elle grelottait.
Elle ne comprenait pas.
Ils étaient si gentils.
À l’école, elle n’y a jamais mis les pieds.
Sous les insultes et les coups
Elle lavait, cuisinait, langeait et servait.
Du matin au soir, à l’un ou à l’autre
Elle devait répondre « oui, tout de suite ».
Le soir, de fatigue, elle dormait sans rêve
Les larmes figées au bord des cils.
Les années passèrent
Et sa jeunesse avec.
De ses parents, elle ne sait plus rien.
Elle n’est que peur et soumission.
Depuis si longtemps qu’elle vit ainsi
Elle n’imagine même plus une autre vie.
Elle pense même, que Dieu a été bon pour elle.
Le petit dernier, délaissé par ses parents, l’adore.
Elle l’aime de tout son cœur
Ce petit être fragile, comme elle, sevré d’amour.
Alors elle reste là à le soigner du mieux qu’elle peut
Un jour peut-être si Dieu le veut
Elle sortira de son enfer
Ils ont tué jusqu’à sa volonté