Le don d’organe
Fringant cavalier,
Juché sur son coursier,
Aspirait à pleins poumons
Les vents de l’action.
Les pieds sur les pédales,
Le paysage détale.
Au nouveau carrefour,
A la tombée du jour,
Le coursier s’affaissât
Et le cavalier s’étalât.
Au fringant cavalier,
Par la mort épargnée,
Il faut un rein
Pour revivre bien.
Dépendant d’un poumon artificiel,
L’âme déjà au ciel,
Le corps de son fils
Se vidait de sa vie.
La mère, dans sa sagesse,
Pour gagner la mort de vitesse
Fit don au rescapé
D’un rein de son fils aimé.
Elle savait qu’il était donneur,
Ils en avaient parlé pendant des heures.
Ne pouvant sauver son fils,
Par ce geste lui redonna vie.
Fringant cavalier
Vivant désormais d’un rein donné,
Plus heureux encore
Que de sa vie d’alors,
Trouva en cette mère
L’amour d’une mère,
Que trop tôt la vie
Lui avait ravie.
Ensemble aujourd’hui
Ils luttent pour la vie.
Pensez, disent-ils
A la vie si fragile.
Dès aujourd’hui
Faites un geste gratuit,
Un organe donné,
La vie d’un être cher, peut sauver