l'inconnue du café Solferino
pour le jeu d'écriture d'Azacamopol http://azacamopol.over-blog.com/
où j'ai eu la photo -sujet du texte
Elle m’a donnée rendez-vous à la terrasse du café Solferino.
Elle disait s’appeler Catherine et être ma demi-sœur.
Cette nouvelle inattendue m’a rendue perplexe et m’a décidée à accepter de la voir.
Ni ma mère, ni mon père ne m’ont parlé d’une quelconque sœur. Ils sont morts tous les deux et ne peuvent plus me renseigner. Je n’ai pas d’autre alternative que d’accepter de la voir et d’entendre son histoire.
Arrivée à l’avance, je me suis installée au café d’en face pour me faire une idée avant de la rencontrer.
Elle est descendue d’une limousine avec chauffeur, je me suis dit que c’était elle puisqu’il n’y avait pas d’autre femme, est allée un moment au bar, puis elle s’est installée à une table en terrasse.
De son petit sac, elle a sorti un paquet de cigarettes, l’a tapoté un peu puis sans même en prendre une l’a rangé.
Le garçon lui a apporté un verre.
Vêtue d’un tailleur foncé, sa veste était ouverte sur un chemisier clair. Un collier de perles retombait sur sa poitrine
De là où j’étais elle me paraissait jeune et jolie. Les cheveux coupés au carré lui allaient très bien.
Elle jouait avec le verre qu’elle avait commandé et qu’elle n’avait pas porté une seule fois à ses lèvres.
A quoi pouvait-elle penser ?
A moi sûrement puisqu’elle m’attendait.
J’essayais de lui trouver un air de famille, mais j’étais trop loin.
Le café était presque vide, elle était seule en terrasse.
J’ai hésité à la rejoindre. Cependant si je voulais lever le voile sur ce mystère il me fallait la rencontrer.
Réunissant mon courage, je me suis dirigée vers elle lorsqu’une autre jeune femme est arrivée en courant et en m’appelant par mon prénom. Une jeune femme que je ne connaissais pas mais qui semblait me connaître.
Nous nous sommes installées à une table pas très loin de l’inconnue et là j’ai pu voir qu’elle pleurait.
J’aurais voulu lui parler, savoir ce qui la rendait si triste.
Elle ne voyait personne et s’isolait de plus en plus dans son chagrin.
Longtemps, elle est restée là.
Attendait-elle quelqu’un ?
Personne n’est venu la rejoindre
Elle était toujours là à faire tourner son verre dans ses mains quand nous sommes parties.