l'inconnue du café Solferino (suite)
L’entrevue avec la personne qui disait être ma sœur ne m’a pas fait trop d’effet. Bizarrement, le fait d’apprendre que mon père avait eu une fille avant moi, ne me bouleversa pas comme je m’y attendais.
Je me sentais plus concernée par la tristesse de cette inconnue, pleurant dans ce café où nous avions rendez-vous.
Je n’arrêtais pas de penser à elle. C’était idiot, puisque je ne la connaissais pas et sûrement ne la reverrai jamais.
Cette nuit là, je me suis retrouvée dans ce café. Elle était toujours là et pleurait comme si elle avait à porter toute la misère du monde.
Je me suis approchée d’elle et posé ma main sur son épaule. Elle leva ses yeux larmoyants et à ma vue recula si vite, qu’elle en bouscula la chaise.
Je fus contrariée, je ne comprenais pas sa réaction. Je n’avais rien d’un monstre et sa frayeur me blessa.
elle se mit à courir et se jeta dans un ravin.
debout au bord du ravin, je la voyais glisser sans un cri.
Brusquement je me suis réveillée .
Un peu superstitieuse, j’essayai de trouver un sens à mon rêve.
Mais quel sens lui donner?
J’avais beau fouiller ma mémoire, j’étais sûre de ne pas la connaître.
Ne pouvant me rendormir, je pris mon matériel de dessin et croqua une jeune fille seule et triste
Je retrouvai bien à mon dessin les traits de l’inconnue.
Une fois le dessin rangé je me suis sentie plus sereine et j’ai pu me rendormir.