l'inconnue du café Solferino (suite et fin)
Ce même soir, Catherine me donna les quelques renseignements qu’elle avait pu glaner.
Identité, adresse et activité.
Ça ne me satisfit pas, ce n’était pas ce qui m’intéressait.
D’accord, c’était un début mais Je n’avais toujours pas les réponses que j’attendais.
Le lendemain dès potron-minet, l’envie me démangeait d’appeler mon inconnue.
J’ai quand-même attendue une heure raisonnable.
Ce n’est que tard dans l’après-midi que je l’ai vue arriver dans la limousine aux vitres teintées.
Des lunettes noires lui cachaient les yeux.
Elle préféra une table à l’intérieur et choisit le coin le plus sombre.
Le garçon nous apporta deux menthes à l’eau et s’éloigna rapidement.
Un long moment, nous sommes restées silencieuses comme si nous doutions du bien fondé de notre rendez-vous.
Et doucement elle commença à parler. C’est à peine si je l’entendais. Elle n’avait pas enlevé ses lunettes et je me demandais ce qu’elles cachaient.
Elle raconta leur vie dans un petit village de Provence où sa jumelle et elle avaient émigré.
Elles vivaient heureuses jusqu’au jour où elle avait rencontré le grand amour. Le grand amour qui s’est vite rétréci jusqu’à n’être plus qu’une peau de chagrin.
Le grand amour se trouvait être un maquereau et elle devait nager entre drogue et prostitution. Elle désespérait de s’en sortir quand elle fit la connaissance d’un homme important dont elle taira le nom par précaution.
Lui l’aima vraiment et fit tout pour l’aider à une seule condition qu’elle rompt tout lien avec sa jumelle.
Elle n’avait pas pu rompre complètement et c’est dans ce café qu’elles se retrouvaient parfois.
C’est sa jumelle qu’elle attendait, la première fois que je l’ai vue.
Si elle a paru effrayée c’est qu’elle se croyait découverte, elle avait remarqué que je la surveillai.
Depuis qu’elle a quitté sa Provence elle vit dans la hantise d’être reprise par le milieu.
Sa sœur est morte à sa place. Elle est persuadée que sa jumelle lui a sacrifié sa vie.
Mais moi, qu’est-ce que je venais faire dans cette histoire. Pourquoi ai-je rêvé sa mort.
Là le mystère restait entier. Elle n’avait pas de réponse à m’apporter.
La nuit tombait sur la ville, les tables se vidaient, nous nous racontions encore.
Une limousine attendait