la rivière asservie

Publié le par reinette


Brigitte Lacombes nous propose d'apporter une goutte d'eau à la planète en danger
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voici ma participation
 

 


La rivière coulait tranquille.

Depuis des lustres, elle traversait la ville.

Aux villageois, grandement utile.

Elle courait, gracile.

 

Pour le plaisir des pêcheurs,

Les poissons y frétillaient sans peur

Et les jours de grandes lessives,

Ça jasait fort tout au long de ses rives.

 

Les enfants, à la sortie de l’école,

Venaient y tremper leurs guiboles.

Les amoureux, y folâtrer

Et  cacher leurs baisers.

 

Un jour de grand malheur,

Sur les conseils d’un promoteur,

Elle fut détournée de son lit

Pour y mettre soi-disant un paradis.

 

La rivière disparut de la ville.

Devenue colérique,

Elle bouillonne de colère

Entre deux murs de pierres.

 

Murs qu’elle franchit parfois

Pour s’étaler en semant l’effroi

Chez ces villageois

Qu'elle considère hors-la-loi.

 

Asservie et pillée, avec le temps

Elle a perdu de son allant.

En dehors de ses colères

De l’eau, il n’y en a plus guère.

 

 


 

Publié dans poésies

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L
Voilà un très joli et si important combat que celui de l'eau. <br /> Merci de ta participation et de ton image si vraie. J'ai connu çà près de chez moi à Mouans Sartoux il y a quelques années.<br /> Bonne journée.
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B
Bonjour Reinette,<br /> Chez ces villageois<br /> Qu’elle considère hors-la-loi.<br /> Rectifier l'orthographe<br /> Amicalement<br /> Bernadette Couturier
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R
<br /> un grand merci. je ne sais pas où j'ai les yeux parfois. ils ne voient pas toujours ce qu'il faudrait. c'est pourtant d'une évidence.<br /> encore merci.<br /> à bientôt<br /> <br /> <br />
A
et oui, ce sont des vers prémonitoires, à force de vouloir contrecarrer les plans de mère nature, nous nous mettons nous même en danger!
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C
Joli blog, bravo le sujet de l'eau revient régulièrement dans les blogs, signe que c'est sérieux<br /> Amitiés<br /> condor79
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S
Bonjour<br /> Ainsi dit en mot si joli on ne peut dire que les rivières détournées, les marais asséchés et le pillage des nappes phréatiques c'est de la poésie. Tu as raison de souligner cette maladie endémique du promoteur avide de se remplir les poches. Tout comme tout ceux d'ailleurs qui fabriquent leur richesse sur le dos de la nature. Le pillage à l'échelle planétaire risque de couter très cher. La note comptable, il faudra bien la payer un jour ou l'autre<br /> Ta poésie est magistrale de beauté et de message ciblé. J'aime ton écriture<br /> Bises
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R
<br /> merci . ça met du baume au coeur.<br /> <br /> <br />