Augusta est suivie
Augusta, à petits pas, sur le sable s’en va.
Au dessus d’elle, la mouette plane en criaillant.
Joseph, mine de rien, en crabe sautillant,
Loin derrière, la suit comme un paria.
Le vent sème des bribes de mots incompréhensibles
Que Joseph, avec dextérité, attrape et met bout à bout.
Il s’en fait un roman que le bruit des vagues moud.
A ses yeux, la belle et lointaine Augusta est irrésistible.
Là-bas, devant, Augusta rétrécit encore ses pas.
Joseph, lui, allonge les siens. Se rêvant sur sa vespa,
Il traverse le vent qui lui siffle aux oreilles.
Comme le soleil rejoint l’horizon,
Joseph rejoint, Augusta, sa merveille.
Les nuages cachent le baiser échangé sur le ponton.