l'emménagement
écrit avec des mots donnés, une idée de Livy
ce texte fait suite à "la maison" exercice similaire précédent que vous pouvez lire ou relire ici
Crapoussin- éphéméride- papillotes-ludion- aubépine- pâte à modeler- hypnotiser- étrange- peste- - la famille – probité- plénitude- kaléidoscopique- passion
La famille est prête à emménager dans la nouvelle maison.
Le sentiment de plénitude que je ressens, depuis plusieurs jours, fait que je suis de bonne humeur et pour l’heure tout se passe à merveille. L’éphéméride, des tâches que j’ai établies, m’a été très utile.
Aussi étrange que cela puisse paraître, je suis d’un calme olympien.
La branche d’aubépine est bien au dessus de la porte, comme je la voulais. Elle donne un petit air de fête qui n’est pas pour me déplaire. Bien sûr, elle ne manque pas d’intriguer les voisins.
Les déménageurs sont là et rentrent les meubles sous les ordres de mon mari.
A peine arrivés, les enfants, avec toute la passion de leur jeunesse, envahissent les lieux et encombrent les costauds qui montent et descendent en slalomant autour d’eux
J’en attrape un par les oreilles, les deux autres disparaissent et laissent la place libre aux déménageurs qui peuvent finir leur travail en toute sécurité.
Voilà, nous sommes à peu près installés et c’est sous notre nouveau toit que nous allons passer cette nuit.
Pas question de faire la cuisine. Nous optons pour le petit resto du coin de la rue qui ne paye pas de mine mais qui fera l’affaire pour ce soir.
S’il ne paye pas de mine pour la déco, le repas par contre est délicieux et l’accueil très chaleureux. Les enfants ont même droit à un paquet de papillotes que j’escamote.
Ils auraient tout avalés aussitôt.
La petite, elle, a fait main basse sur la pâte à modeler d’un autre enfant. Après quelques hurlements elles sont devenues copines. Elles ont fini leur soirée sous la table à remodeler leur nez à tour de rôle.
Au retour une belle surprise nous attend. Un homme d’une probité suspecte essaye d’ouvrir notre maison. Un camion de déménagement plein à ras-bord attend de livrer son chargement.
Mon cœur se serre et ma main cherche dans ma poche le bétyle sensé me porter chance.
-Oh non ! pas déjà des ennuis.
-Peste ! dit mon mari qu’est ce que cet énergumène ?
Un homme d’une grande laideur nous montre un papier avec une adresse et avec des mimes nous fait comprendre qu’il veut emménager chez nous.
La petite qui n’a pas encore appris à tenir sa langue lui dit - t’es un crapoussin-. Le rouge au front, j’essaye de m’excuser jusqu’à ce que je comprenne qu’il ne parle pas notre langue.
Ouf, je respire, surtout quand je le vois sourire à l’enfant comme si elle lui avait dit une gentillesse.
A la lecture de son papier, il ressort qu’il s’est trompé de rue. Le camion fait demi-tour et ses phares projettent sur la maison des formes kaléidoscopiques. Les enfants hypnotisés restent à regarder ces jeux de lumière jusqu’à disparition du camion.
Enfin les enfants sont couchés je rejoins mon mari dans ce qui sera son bureau.
Regarde me dit il, mon ludion est cassé. Tu te rends compte, rien d’autre n’a été cassé pas une assiette, pas un verre sauf mon ludion, il est en mille morceaux.
Je trouve moi qu’il est temps d’aller se coucher, la journée a été rude et un ludion n’aura pas la moindre petite pensée de ma part.
Je m’endors dans ses bras, le bétyle sous mon oreiller. Je ne manque pas de protection.
A demain, les amis