la tache, seule témoin de sa peur
Après la chaleur intense,
De grosses gouttes de pluie
S’écrasent sur mon parapluie.
Le ciel d’un gris intense,
Tout à coup, se met en colère.
Dès lors que l’orage gronde,
De partout, on s’affole.
Du plus loin que je peux voir à la ronde
Les rus dégringolent.
Les chats courent vers les chatières.
La vieille maison,
De frayeur, tremble.
Elle couine il me semble.
Craint-elle la crevaison ?
Je m’inquiète. Elle m’est très chère.
Sur le plafond du salon
Une tache s’élargit.
Le grenier, lui, rugit
Sous les coups de grêlons.
Un arbre lui tombe sur la cornière.
Par la tache du plafond
La pluie s’est frayé un chemin
Et goutte sur mon sous-main.
D’attendre la fin, je me morfonds.
Je prie et j’espère.
Un nouveau jour se lève.
Le ciel a ravalé la pluie.
La maison se réjouit,
Encore une fois se relève
Et repart pour une nouvelle ère.
Une grosse tache jaunâtre et laide
Est seule témoin de sa peur.
Un coup de pinceau lui rendra le bonheur.
Ce n’est qu’un vilain intermède
Dans la vie de cette grande aventurière.