le banc
Il était là sur ce banc,
Toujours vêtu de blanc,
Les deux mains jointes sur sa canne.
Après avoir distribué la manne
Qui ramenait vers lui les oiseaux,
Il leur contait les fléaux
De cette ère nouvelle
Gouvernée par des criminels,
Où, disait-il, il n’avait plus sa place.
Sa vielle carapace
Ne supportait plus le poids de son âme
Et réclamait le grand repos. Dame !
Il avait assez vécu,
A son enfant ayant même survécu.
C’est avec plaisir
Qu’il accepterait de partir.
Et voilà que ce jour,
Venant pour lui dire bonjour,
Je trouve le banc inoccupé.
Les oiseaux affamés,
Menant une sarabande
Et réclamant leur provende,
Viennent tourner autour de moi.
Sur le banc, j’ai pris le relais
Et leur donne à manger
En pensant à ce vieil homme
Et à la vie que la mort gomme