un hiver trop long
La neige bouchait l’horizon
Et blanchissait le toit des maisons
Un corbeau au cri perçant
S’abattit dans un champ
Où picoraient déjà
Des oiseaux las
De cet hiver trop long
Son cheval fatigué
Passa le gué
Qui disparaissait
Sous l’eau qui montait
Etait-ce la fonte des neiges ?
Il aspirait à voir les premiers perce-neiges
Rien que d’y penser
Son esprit se mit à délirer
Là où la neige s’étalait en plaques blanches
Il voyait percer des pousses tendres
Les bourgeons s’ouvraient
Aussi vite que le vent soufflait
Le silence se remplissait de rires d’enfants
Le soleil couchant
Caressait son corps enveloppé de laine
Que lui faisait endosser sa châtelaine
Il allait ainsi par les chemins boueux
Ne sentant plus ses pieds douloureux
Dans la tête, un éternel été
Cueillant des pâquerettes de glace
Bouquets fugaces
A offrir sans doute
A sa compagne de route
Qui n’était plus qu’une ombre
Son ombre