un verre ça va, trop, bonjour les dégâts
Elle s’arrête devant le petit café
Met la main sur la poignée de la porte
Sur le visage un petit sourire fatigué
Effleure son porte-bonheur, un petit bout de corde
Et entre malgré elle
Alors que sur le boulevard, reste le frais du matin
A l’intérieur règne une chaleur bourrue
Tout au fond elle découvre l’Augustin
Tripotant comme d’habitude sa verrue
De ses yeux naissent des cascatelles
A travers ses larmes et la grosse fumée
Maladroitement, elle se dirige vers lui
Il y a foule, c’est jour de marché
Beaucoup mange leur « manger de midi »
Pour arrêter leurs regards, elle revêt son air solennel
L’atmosphère inhabituelle fait se retourner Augustin
Il ne la voit pas tout de suite
Le temps de se frotter les yeux pour disperser les diablotins
Réalise son inconduite
Tant bien que mal récupère sa cervelle
De son gros doigt gercé
Essuie les rivières de ses yeux
Aucunement gêné
Par les sourires des bouseux
Et dans le creux de l’oreille lui dit que ce n’est qu’une bagatelle
Elle ne croit pas à une bagatelle
C’est chaque jour maintenant que dans ce bar infâme
Elle le voit rompre son vœu sacramentel
Elle a peur de le voir perdre son âme
Avec son raisonnement irrationnel